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Abus de corticothérapie : facteur de mortalité du patient BPCO marocain ? - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.179 
H. Ikrou , H. Serhane
 Service de pneumologie, CHR Hassan II, CHU Souss-Massa, laboratoire LARISS, FMPA, UIZ, Agadir, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est la troisième cause de mortalité mondiale selon l’OMS. La fréquence des exacerbations est un déterminant important dans la prédisposition des patients à s’auto-traiter par la corticothérapie dans un but de soulagement rapide des symptômes, mais ceci n’est pas dépourvu de risques. Notre objectif est de déterminer les conséquences de l’abus de la corticothérapie chez le patient marocain suivi pour BPCO.

Méthodes

Un total de 102 patients suivis pour BPCO dans notre formation ont été étudiés pendant 12 mois. Nous avons collecté des échantillons d’expectorations et étudié le profil microbiologique des germes identifiés.

Résultats

L’âge moyen était de 65 ans±8 avec prédominance du sexe masculin dans 81 % des patients. L’antécédent de tabagisme était retrouvé chez 75 % des patients, à 30 PA en médiane, et 35 % étaient aussi consommateurs de cannabis, 41 % des patients tabagiques actifs. 28 % avaient un antécédent de tuberculose pulmonaire. Au moins une exacerbation par an était retrouvée chez 58 % des patients, révélée par une aggravation de sa dyspnée chez 62 %, suivi par sifflements thoraciques dans 28 %. L’automédication par corticothérapie était retrouvée chez 47 % de notre échantillon. Le tabagisme actif était significativement lié à la prise excessive de corticothérapie (p=0,012), ainsi que la fréquence des exacerbations (>4/an) p=0,006. Plus de complications cardiaques étaient retrouvées chez les patients qui prenaient les corticoïdes par voie orale de façon mensuelle (p<0,001) ainsi qu’elle était liée à un taux de mortalité plus élevé (p<0,001).

Conclusion

Une éducation thérapeutique sur les méfaits de l’abus de corticothérapie doit être instaurée systématiquement chez le patient BPCO avec profil exacerbateur fréquent, notamment si un sevrage tabagique n’est pas encore atteint, dans un but de diminuer la morbi-mortalité liée au BPCO.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 101 - janvier 2024 Retour au numéro
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